Le désir d’insérer une émotion et une passion toujours plus grande à ma production en peinture m’amène à vouloir introduire dans mon imagerie la présence humaine ou son symbole. Ici, la feuille par sa position, son état, son attitude joue ce rôle métaphorique ; elle est mise en valeur par un traitement en noir et blanc la plupart du temps en contraste avec un environnement aux couleurs en transparence où la gestuelle est toujours présente. L’organisation fait apparaître et disparaître les feuilles comme des regards posés ou détournés des choses. Le corps, puissante métaphore, devient invisible, intangible, comme un passage d’un lieu à un autre. Avec des nuances subtiles et riches, les feuilles sont dessinées avec précision et l’artiste s’attarde aux plis, craquelures, veines, textures, déchirures afin de témoigner du passage du temps.
Comme le soulignait Robert Bernier dans son récent livre La peinture depuis les années 1960 , en parlant de mon travail : » … L’artiste a recours à une facture tantôt allusive, tantôt précise, où toujours la ligne et le trait donnent vie à des allégories dramatiques ou, à l’opposé, jubilatoires. D’un trait vif, elle crée des enchevêtrements de lignes qui viennent appuyer un espace transitoire entre la forme et le discours et qui traduisent différents états de son sujet. (Éditions de l’Homme, 2002, p.362)
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